Quel est ton parcours, comment es-tu arrivé à devenir conseiller Les Générateurs ?
Je suis sorti d’école d’ingénieur il y a environ 10 ans. J’ai commencé à travailler sur des sujets assez techniques au sein d’un bureau d’étude spécialisé dans l’énergie, principalement hydroélectrique. Suite à cela, j’ai travaillé pour Hespul et Epices Energie pendant 6 ans, où je suis monté en compétence dans le domaine du photovoltaïque. Je suis arrivé au syndicat départemental d’énergie et d’équipement du Finistère (SDEF) il y a un peu plus de 4 mois car je voulais vivre en Bretagne et avoir un poste avec une dimension plus locale : quand on est Générateur on fait pousser des projets dans le département dans lequel on habite et ça c’est chouette. Aujourd’hui, je passe une partie de mon temps sur l’activité de conseiller Les Générateurs et l’autre partie en tant que chargé de développement énergies renouvelables.
Comment tu définirais ta mission en tant que Générateurs ?
J’ai l’impression que le périmètre est encore en construction, le réseau est en train de se structurer tant au niveau local que national. A l’heure actuelle, je m’adapte aux attendus du terrain, pour répondre au mieux aux demandes des collectivités, qui sont nombreuses avec le contexte énergétique actuel.
Quels sont les principaux sujets sur lesquels tu es sollicité ?
Une question récurrente est celle du portage financier d’un projet d’énergie renouvelable. Sachant que je m’adresse à des communes majoritairement rurales, elles n’ont souvent pas de budget pour financer les projets. Elles m’interrogent donc sur les options pour financer des projets d’énergies renouvelables sur leur territoire, que ce soit via le privé, le parapublic (syndicats, SEM) ou encore les sociétés citoyennes.
Sinon, beaucoup de sollicitations touchent à la question de l’autoconsommation collective. Dans le Finistère, mais c’est aussi le cas de la majorité des départements, les communes achètent leur électricité via un groupement d’achat départemental. Or les prix contractualisés par le SDEF pour l’année 2023 sont très élevés, entrainant une importante hausse des factures énergétiques. Les communes souhaitent donc faire baisser leur facture d’électricité, et les projets photovoltaïques en autoconsommation individuelle ou collective sont perçus comme un moyen pour y parvenir.
Enfin, en tant que Générateurs nous pouvons aussi être amenés à conseiller des communes pour des projets éoliens. Dans le Finistère, l’habitat est très dispersé, si bien que le foncier disponible pour de l’éolien n’est pas énorme. Je suis donc peu sollicité sur cette thématique : les communes nous contactent lorsque des développeurs se manifestent, ou bien ont signé des promesses de bail sans les [les communes] solliciter en amont
Comment décrirais-tu la posture des communes que tu conseilles, sont-elles plutôt sceptiques ou plutôt enthousiastes vis-à-vis des énergies renouvelables ?
Aujourd’hui, les communes que je rencontre veulent faire des projets d’énergie renouvelable. Il peut y avoir des questions sur l’origine ou la recyclabilité des panneaux photovoltaïques de la part de certains élus mais cela reste marginal.
Mais même si je suis mobilisé surtout par des communes pro-actives, on voit bien que les élus communiquent beaucoup entre eux. Ils sont également de plus en plus accompagnés par les CEP (Conseillers en Energie Partagée) qui les sensibilisent à la thématique. Avec le contexte actuel, l’ensemble des communes va commencer à s’intéresser à la question.
Selon toi, qu’est-ce qui pourrait accélérer les projets des collectivités ?
Comme je le disais précédemment, aujourd’hui, les communes que je rencontre manquent souvent d’argent pour investir dans les projets d’énergie renouvelable. Elles sont capables d’investir dans les projets solaires de petite taille (par exemple dans les projets inférieurs à 36 kWc pour le solaire), mais au-dessus les montants financiers sont trop lourds pour qu’elles investissent seules. Il y a donc un enjeu d’avoir des partenaires de confiance pour le financement des projets en lien étroit avec les collectivités, mais aussi de faciliter leur participation à ces projets, que ce soit en tant qu’actionnaire ou consommateurs.